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Les Rencontres AFRODESC / EURESCL

L’autre métissage. Nation, ethnicité, inégalités (Amériques, Caraïbe, France)

seront organisées à Nice du 8 au 10 novembre 2011.

Au programme : Workshops, conférences, films, exposition, posters.

Lieu : Institut des Sciences Humaines et Sociales (bâtiment à l'horloge), Pôle universitaire Saint-Jean d'Angély

3, bd François Mitterrand, Nice (tramway Saint-Jean d'Angély-Université)

Programme

Rencontres AFRODESC-EURESCL

L’autre métissage. Nation, ethnicité, inégalités (Amérique, Caraïbe, France)

Workshops, conférences, vidéos, exposition, posters

Université de Nice-Sophia Antipolis, 8-10 novembre 2011

Institut des Sciences Humaines et Sociales

Coordination : Christian Rinaudo

Mardi 8 novembre 2011

9h00 - 9h15 : Bienvenue et organisation des rencontres

9h15 - 9h45 : Introduction, programmes AFRODESC et EURESCL (Elisabeth Cunin, Myriam Cottias, Odile Hoffmann)

9h45 - 17h00 : Bilan des programmes AFRODESC et EURESCL-WP4 (org. Elisabeth Cunin et Odile Hoffmann)

9h45 - 12h00 : Présentation des axes AFRODESC et du WP4 de EURESCL

Myriam Cottias (Ciresc, CNRS) et María Elisa Velázquez (INAH) : Esclavage et racialisation : généalogie d’un stigmate

Cédric Audebert (Migrinter, CNRS) et Odile Hoffmann (Urmis, IRD) : Nation, citoyenneté, identité : multiculturalisme et recomposition des relations Nord-Sud

Nahayeilli Juárez (CIESAS) et Christian Rinaudo (Urmis, UNS) : Circulations globalisées et relocalisation de signes culturels « afrodescendants »

Marie Abane de Suremain (UPEC-IUFM) : Pédagogie

14h00-16h30: Débat entre les discutants et les participants du programme

Discutantes : Paula López Caballero, Françoise Lestage, Jocelyne Streiff-Fénart

17h30 : Présentation des travaux audiovisuels

Film de Jhon Jairo Narváez, Cartagena Social Club (Production IRD, Afrodesc/Eurescl, IPCC-AECID), 2010, 18mn.

Film documentaire de Melesio Portilla et Carlos Agudelo, Les enfants du déracinement. Mémoire du peuple Garifuna de l’Amérique Centrale (Production Afrodesc/Eurescl), 2010, 54mn.


Mercredi 9 novembre 2011

9h00 - 12h00 : Organisations noires. Du local au global et vice-versa (org. Carlos Agudelo et Silvina Testa)

Brésil : Rebecca Lemos Igreja (CEPPAC, Universidad de Brasilia)

France : Christian Poiret (Urmis, Paris Diderot)

Amérique centrale : Carlos Agudelo (Cemca, Guatemala)

Cuba : Silvina Testa (Ciresc)

Discutant : Elikia M’bokolo (CEAf, EHESS)

14h00 - 17h00 : Approches méthodologiques et théoriques du racisme (org. Elisabeth Cunin et Gabriela Iturralde)

Carlos Correa (Texcultura-Universidad de Cartagena-CIESAS)

Elisabeth Cunin (IRD-CIESAS-UQROO)

Mireille Eberhard (URMIS - Post-doctorante, Eurescl)

Gabriela Iturralde Nieto (Ciesas, Afrodesc)

Oscar Quintero (IRD-Université de Rennes 2)

Eva Fleur Riboli Sasco (Université de Paris V Descartes)

17h30 : Présentation des posters des étudiants, doctorants et post-doctorants (Org. Olivier Pollet)


Jeudi 10 novembre 2011

9h00 - 12h00 : Table ronde. La fabrique du métissage (org. Christian Rinaudo)

Jean-Luc Bonniol (Centre Norbert Elias, Université Paul Cézanne Aix-Marseille 3)

Silvia Capanema-Schmidt (Université Paris 13)

Elisabeth Cunin (Urmis, IRD-CIESAS-UQROO)

Odile Hoffmann (Urmis, IRD)

Anne-Marie Losonzcy (EHESS)

Christian Rinaudo (Urmis, UNS)

Discutant: Arnaud Halloy (Lasmic, UNS)

14h30-16h30 : Conférences

— María Elisa Velázquez (INAH) : Métissage et racisme dans l’histoire de l’esclavage urbain au Mexique (XVII-XVIIIe siècles)

Jean Rahier (Florida International University) : De panacée des relations raciales harmonieuses à outil idéologique : réflexions sur le métissage à travers le temps et trois continents

17h00-18h00 : Clôture

18h30 : Vernissage de l’exposition photographique « Mexique. L’autre métissage »

Manuel González de la Parra (photographe) : Veracruz Caraïbe

Franck Courtel (photographe) : Costa Chica, un regard métissé

Sandra Ryvlin (photographe) : Veracruz métis


Panel : Organisations noires. Du global au local et vice-versa

Panel : Organisations noires. Du global au local et vice-versa

Mercredi 9 novembre 2011, de 9 à 12h
Coordination du panel:
Silvina Testa (silvinatesta@gmail.com)
Pour ce panel, nous proposons de construire un espace de réflexion commune entre expériences contemporaines en France et en Amérique Latine/Caraïbe ayant comme point de départ des faits de transcendance transnational qui ont influencé le développement des organisations noires dans des contextes nationaux.
Il s’agira de considérer les contextes à partir desquels ces organisations ont surgit, se sont développées, transformées ou disparues, en gardant un regard attentif aux faits marquants de l’histoire des luttes des Noirs dans le monde occidental. Il s’agira également de voir comment ces éléments se déclinent en différentes formes des discours et de pratiques et sont repris en tant qu’instrument légitimant des discours, des revendications et des luttes.
Nous ne nous limiterons pas seulement aux organisations explicitement politiques, d’autres formes à caractère culturel ou religieux, pourrons être considérées. Cependant, afin de mener une réflexion comparatiste avec un axe commun, nous souhaitons centrer le débat autour du politique tant dans le sens des objectifs et des pratiques des organisations que dans les résultats des formes d’action, même de la part des organisations que ne se revendiquent pas en tant que mouvements politiques.
C’est ainsi que nous pourrions tenter d’établir un dialogue entre les espaces latino-américain, caribéen et français et mesurer, entre autres, l'impact soit différencié, soit semblable, soit nulle, des faits tels que la décolonisation en Afrique, les luttes antiapartheid, les luttes pour les droits civiques des Noirs aux USA, l’anticolonialisme, le courant de la négritude, la construction des discours sur la diaspora africaine et les afro-descendants, la conférence de Durban en 2001, la déclaration par les Nations Unies de 2011 comme l’année internationale des afro-descendants, entre autres.
Mais il y a aura certainement d'autres éléments à prendre en compte qui pourront émerger a partir des travaux déjà faits ou en cours. Il s’agira, en somme, de mener une réflexion qui tienne compte du poids des « discours noirs » globalisés dans les processus d’organisations nationales et vice-versa, c'est-à-dire l’influence des dynamiques nationales dans la construction des « discours noirs » globaux. Ainsi, la comparaison entre ces différentes formes d’organisations noires se fera dans une perspective plus contemporaine qu’historique. La manière dont s’articulent les spécificités nationales aux éléments globaux dans l’expérience des organisations noires peut nous donner l’opportunité d’un échange riche entre les études réalisées en France et en Amérique latine/Caraïbe, apportant des éléments de réflexion générale aux objectifs des projets AFRODESC et EURESCL.

Composition du panel :
  • Présentation : Carlos Agudelo et Silvina Testa
  • Rebecca Igreja : « Du Movimento Negro aux ONG’s « noires » : le développement des organisations noires dans le Brésil contemporain »
  • Carlos Agudelo : « Les mobilisations politiques des Garifunas en Amérique Centrale. Circulation globale permanente de symboles et de discours »
  • Pause café
  • Silvina Testa : « Les organisations noires cubaines : contexte international, conjoncture locale et revendications raciales »
  • Christian Poiret : « Des organisations africaines et ultramarines aux organisations noires dans la France contemporaine »
  • Commentateur : Elikia M’Bokolo
Résumés de communications :

Rebecca Igreja : « Du Movimento Negro aux ONG’s « noires » : le développement des organisations noires dans le Brésil contemporain »
Dans cette communication, je vous invite à réfléchir sur le changement que le Mouvement Noir brésilien vit depuis quelques années, notamment avec le surgissement des diverses ONG noires, qui désormais occupent le rôle central dans le débat sur les droits des Noirs aux Brésil. Il s’agit de comprendre quel est l’impact de l’action des ces ONG et ce qu'elles apportent de nouveau dans la lutte contre la discrimination et le racisme dans le pays. Par ailleurs, je propose discuter quels sont les acteurs nationaux ou étrangers qui soutiennent ces ONG. Pour finir, je présenterai les nouvelles formes d'organisation et action qui naissent en ce moment et qui prétendent innover dans le champ de la discussion raciale au Brésil.
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Carlos Agudelo : « Les mobilisations politiques des Garifunas en Amérique Centrale. Circulation globale permanente de symboles et de discours »
Les Garifunas sont un peuple noir caractérisé par une dynamique mobilité transnationale depuis ses origines. Sa dispersion au long des côtes caribéennes de 4 pays d’Amérique centrale (Belize, Guatemala, Honduras et Nicaragua) vers la fin du XVIIIème siècle a été suivi d’un déplacement constant vers les Etats-Unis depuis la première moitié du XXème siècle. Ces dynamiques migratoires ont été accompagnées d’une circulation de symboles ethno-raciaux en articulant le recours à la mémoire des origines avec les influences des luttes noires et indigènes à l’échelle internationale – dès les mobilisations pour les droits civils aux Etats-Unis jusqu’au contexte actuel de reconnaissance de la diversité culturelle et du multiculturalisme-. La versatilité de sa présence politique dans l’espace globale s’accompagnent néanmoins de tensions entre leur identification en tant que citoyens de chaque pays et leur appartenance transnationale au peuple garifuna et à la diaspora africaine des Amériques.
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Silvina Testa : « Les organisations noires cubaines : contexte international, conjoncture locale et revendications raciales »
Au milieu des années 1990, le mouvement associatif dénommé "noir" émerge et mets ainsi fin au silence qui prévalait depuis la révolution socialiste de 1959 sur la question noire à Cuba. Influencés indirectement par le mouvement international des afro-descendants et par les groupes états-uniens luttant pour la défense des droits des Noirs, les premiers projets de ce mouvement se sont focalisés autour de la revendication du droit à la diversité, toutes formes de discrimination confondue. Par la suite, ce mouvement s'est composé de plusieurs associations affichant clairement une affiliation raciale. Aujourd’hui, elles s’affirment à travers la dénonciation de la discrimination raciale et la revendication d'une histoire singulière et d'une fierté "noire". Qu’elles reprennent les modalités de fonctionnement des anciennes associations de descendants d’esclaves de la période post-abolitionniste et républicaine, ou de la très contemporaine forme d’opposition politique illégale, ces associations peinent pour survivre dans un contexte où le droit à la différence et à toute forme d’organisation non-gouvernementale reste restreint et contrôlé.
Dans cette communication il s’agira de suivre le processus de création, de transformation voire de disparition des associations noires contemporaines à Cuba, de comprendre les logiques nationales et sectorielles qui les sous-tendent et d'appréhender leurs liens avec leurs homologues étrangères.
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Christian Poiret : « Des organisations africaines et ultramarines aux organisations noires dans la France contemporaine »
Durant les années 1980-1990, la société française a vu se constituer de nombreuses associations identifiées comme "africaines" d’une part et "ultramarines" d’autre part. Dans les deux cas, l’émergence de ce tissu associatif s’est faite dans le cours d’un processus combinant quatre grands ingrédients : une communauté d’expérience assignant des individus à une situation minoritaire et tendant ainsi à produire des groupes concrets territorialisés ; la constitution de ces groupes et des individus qui les composent en problèmes sociaux puis politiques ; des sollicitations visant à la constitution de formes d'organisation communautaires pour traiter ces problèmes à une échelle locale ; enfin, une dynamique d'identification et de mobilisation sur cette base, débouchant parfois sur des formes de mobilisation à une échelle plus large, nationale voire internationale.
A partir du début des années 2000, différentes tentatives ont eu lieu, avec des résultats mitigés malgré la très forte médiatisation de certaines d’entre elles, pour constituer des organisations s’identifiant comme « noires ». Force est de constater qu’on n’assiste pas aujourd’hui à des formes de mobilisation autonome d’ampleur autour de la catégorie « noire ». Cette communication interrogera donc cette différence de trajectoire.